À l’intention des courageux lecteurs du loum et d’éventuels,futurs et pointus exégètes de mon oeuvre

Voici ce que nul n’a jamais remarqué, même à l’époque où mes livres faisaient l’objet de critiques aussi nombreuses que dityrambiques : le loum est annoncé dans La Rhubarbe en 1965, 4 ans avant sa publication, ce qui prouve que la Rhubarbe n’était qu’une création permettant  d’évacuer la famille paternelle de l’enfant adultérin non reconnu par elle avant de pouvoir se consacrer librement à la mère. Quelle affaire !

 

Et voici la phrase probatrice de La Rhubarbe :  » mais aujourd’hui , à l’instant précis où, mon panier à la main, accroché aux jupes de la femme légitime de mon père, maintenant qu’un bref calcul mental, favorisé par l’ambiance de marchandage et de troc, m’a permis de découvrir que père me devait en espèces sonnantes et trébuchantes un mamelonneux monticule d’écus, maintenant donc j’ai la certitude que la famille C. possède un trésor qui m’appartient et qui m’attend quelque part, en un endroit qu’il m’est difficile mais pas impossible d’atteindre :  » Les Cuns du Loum « .

la bête-extrait de l’envoi-

Voici l’histoire d’une régression, d’un retour brutal à l’orgueil imbécile, à la barbarie. La mort de Pujol-Arnaud, que je vais raconter ici puisque j’en fus, bien malgré moi, le témoin,nous remet en mémoire qu’il n’est de progrès réel que si la science, le savoir, l’ingéniosité s’accompagnent d’un recul de la haine et d’une progression des facteurs de justice et de solidarité… Il semble plus facile de découvrir les lois de l’univers que de soulager les misères de milliards d’hommes qui jusqu’ici n’ont reçu de la science que de maigres satisfactions. Peut-être qu’un jour les puissances blanches, lassées par d’interminables negociations, étouffées par leurs propres systèmes, se donneront du champ et de l’air en détruisant les masses  faméliques . Alors, les opinions publiques divisées par l’holocauste se dresseront les unes contre les autres. Une gigantesque guerre civile dévastera l’occident. Elle engendrera la chute et la mort des démocraties industrielles. (Paris-1976)

la faux(1993)

 …l’intégration financière est, aujourd’hui,internationale, elle sera, un jour, sans nul doute, supranationale… Dans le même temps, la coopération des politiques nationales reste limitée… Cette situation et cette évolution, si elles ne sont pas maîtrisées par une autorité qui reste à imaginer, afin de pallier les défaillances des gouvernements, portent en elles de gros dangers, notamment celui d’un essor irrésistible de la spéculation mondiale, des délits d’initiés à grande échelle échappant à toute règlementation et à toute justice, ce qui pourrait relancer un nouveau terrorisme international, non plus fondé sur des vulgates révolutionnaires ou des religions mais simplement, sur ce que j’appellerais le syndrome de Robin de Bois, où les bombes et les miniatures nucléaires rempplaceraient les arcs et les flèches, une sorte de révolte des gens et des peuples, pas seulement dans le tiers et le quart monde, qui substituerait la justice des manants, c’est à dire des millions, des centaines de millions d’exclus, d’oubliés, d’affamés, à celle, disparue et non remplacée, des gouvernements…

la belva(la bête)-Editions barbes-

J’ai reçu avant-hier la première critique italienne de  mon petit roman de 1976  « la bête » , sorti dans la péninsule fin décembre dernier. Comme certains livres ont la vie dure !  D’autres critiques sont annoncées. On insiste sur l’actualité du roman en notre monde de violence à laquelle n’échappent pas les démocraties dites industrielles. Du coup, afin que ceux qui veulent bien me visiter en aient une idée, je ne résiste pas à citer ici un extrait de l’envoi. Mais, hélas, où trouveront-ils l’ouvrage ? Cela reste possible sur le net.

confidences loumaires1

En écrivant la Rhubarbe, mon premier roman, prix médicis 1965,  ( » un débutant à classer parmi les maîtres  » – J.Piatier-Le Monde), les chevaux magiques et fumants d’une inspiration que déja je maîtrisais à peine, se sont ensuite emballés et m’ont entraîné vers des contrées au statut déraisonnable gouvernées par le dieu délire : ce fut le Loum. Cela m’exalta soudain d’avoir conscience que ma littérature sortait ainsi des bornes académiques. Je continuerai plus tard ce commentaire, quand je serai plus en forme. C’est dur pour moi de parler intelligemment du Loum, 40 ans après sa naissance éprouvante et mouvementée.